SYD fait partie de la communauté du Coq Vert, une initiative lancée en partenariat avec l’ADEME et le Ministère de la Transition Écologique. La communauté du coq vert regroupe les entreprises engagées dans la transition écologique. Une communauté pour entraîner, réunir d’une part des éclaireurs et d’autre part des entrepreneurs convaincus de la nécessité d’agir, ayant déjà entamé leur transition, et cherchant à être informés et accompagnés par leurs pairs.
Découvrez le témoignage de Yann Trichard, Dirigeant Fondateur du groupe SYD et président de la CCI Nantes Saint-Nazaire qui nous explique pourquoi il était important que le Groupe SYD fasse partie de la communauté « Coq Vert ». Merci Olivier de Lagarde, Rédacteur en chef adjoint, France Info et Président du Press Club de France d’avoir mené cette interview.
Quel est le lien entre une entreprise de services comme la vôtre et la nécessité d’avoir une démarche écoresponsable ?
D’abord, je crois qu’il y a une question de conviction. Nous sommes depuis très longtemps sensibilisés à l’impact social, sociétal et environnemental d’une entreprise, c’était donc très naturel d’aller vers la communauté du coq vert.
Mais comment ça se traduit très concrètement ?
Ça se traduit à plusieurs endroits. Tout d’abord, il y a nos locaux qui sont éco-conçus, quand on met un parquet, on s’assure qu’il vient de forêts éco-renouvelées par exemple. Quand on installe du chauffage, on s’assure qu’il y est du chauffage au sol.
Concernant l’électricité, on met des panneaux photovoltaïques pour permettre qu’une partie de la consommation soit indexée là-dessus. On favorise le fait d’acheter des voitures qui émettent peu de CO2 ou des voitures hybrides rechargeables ou électriques complétement… Il y a toutes sortes de démarches qui viennent intégrer cette démarche collective.
Toutes ces actions concernent l’interne, mais qu’en est-il de vos démarches externes auprès de vos clients, y a-t-il ce type d’éco-responsabilité ?
On a commencé il y a longtemps en demandant à nos clients qui sont éloignés si on pouvait faire une partie de travail à distance pour limiter les déplacements et pour essayer de consommer moins de CO2 en allant chez eux. Et puis on a tout un tas de démarches coopératives en particulier avec une fondation qu’on a créée, des actions qu’ont réalisées auprès des clients pour définir ce qui pourrait être le plus efficace en matière de préparation de code par exemple.
Quelles sont ces démarches concrètement ?
Quand on se dit qu’on va développer des choses, on essaye d’avoir des interactions qui soient les plus distantes possibles, qui soient faites en visioconférences, qui soient ensuite dans la création de nos codes ou dans nos interventions dans lesquelles on essaye d’être minimalistes pour faire en sorte d’avoir le moins d’impact carbone possible.
Pourquoi avoir adhéré à la communauté du coq vert ?
Je crois qu’il y a une bonne philosophie derrière. Pour ma part, ça fait très longtemps que je suis engagé socialement, d’abord au CJD (le Centre des Jeunes Dirigeants) et puis maintenant à la chambre des commerces et de l’industrie à Nantes Saint Nazaire, et puis je crois fondamentalement que lancer des initiatives comme celle qui est faite par la BPI et l’ADEME comme le coq vert doit être suivie et je crois que c’est très valeureux, très engageant, très motivant j’aime beaucoup.
Et puis cela responsabilise aussi vos salariés bien sûr
Je pense que du côté des salariés, il y a une sensation, une responsabilité de plus en plus forte. Je pense que c’est comportemental, je crois que les gens sont de plus en plus sensibles au sens, donc on a mis en place des valeurs qui sont très fortes qui sont l’intégrité, le respect et la solidarité et qui sont au cœur de l’entreprise et on développe plein de choses avec ça.
On a un potager qui produit tous les jours des framboises, des pommes de terre, des courgettes… que sais-je … Et les gens s’en servent, le font vivre, viennent, essayent de venir de plus en plus à vélo…Il y a une vraie sensibilité et sensation nouvelle me semble-t-il des salariés dans les entreprises.
Dans la communauté du coq vert, il y a aussi cette idée de communauté qui doit infuser les bonnes pratiques. Est-ce que vous croyez aux vertus de l’exemplarité ?
Je crois que c’est fondamental. C’est difficile de dire « faites comme je dis, mais pas comme je fais ». Donc je crois fondamentalement que l’entreprise doit avoir un comportement responsable et doit suivre effectivement une logique et mettre en avant le plus possible des phénomènes et des mouvements qui vont dans le sens de la protection du climat bien sûr.
Est-ce que cette démarche n’est pas l’ennemi de la croissance économique ?
Je ne crois pas, SYD est une entreprise qui, depuis 8 ans, fait un peu plus de 20% en moyenne de croissance par an. Donc ça fonctionne ! On a une rentabilité qui est peut-être un petit peu moindre, mais on a une pérennité qui est beaucoup plus forte. Je crois qu’à partir du moment où on est très responsables, on est plus engagés, on a moins de turnover, on a une plus grande visibilité, une plus grande confiance de nos clients et de nos collaborateurs. Je crois donc que c’est meilleur pour la pérennité de l’entreprise.
Et le surcoût finalement, on arrive à le compenser ?
Mais je le dis d’autant plus facilement encore une fois, on a une fondation depuis 12 ans dans laquelle on reverse 10% de notre résultat tous les ans et on arrive tout à fait à financer notre croissance, notre développement, les augmentations de salaires tout en ayant ce rôle social et sociétal.
Justement sur cette fondation, qu’est-ce que vous faites de cet argent ?
La dotation est donnée à la fondation qui est présidée par une collaboratrice et deux fois par an, il y a des comités d’engagements dans lesquels, les salariés viennent proposer des actions réalisées par des associations caritatives, sociétales ou environnementales qui vont ensuite être financées par la fondation SYD par vote.
Quels projets avez-vous financés par exemple dernièrement ?
Ça va d’un tricycle porteur pour personnes âgées dans un EPAD, ça passe aussi par le toit d’un orphelinat mutualiste, la peinture d’un hôpital de jour pour que les parents des enfants hospitalisés puissent dormir dans un hôpital à Paris. Nous avons déjà accompagné une 50aine d’associations.
Impliquez-vous les salariés dans la démarche de cette fondation ?
La fondation SYD, c’est EUX ! Moi, je ne fais que reverser 10% du résultat chaque année.
Yann Trichard, vous êtes le dirigeant fondateur de SYD, mais vous êtes également le président de la CCI Nantes Saint Nazaire et ça tombe bien parce que vous êtes quand même à un poste d’observation privilégié ! Vous trouvez que les entreprises ont changé ?
Je crois qu’il y a un mouvement de fond qui est en train de se mettre en place et qui fait que les entreprises ont un rôle de plus en plus fort dans le déploiement d’une responsabilité sociétale. Et cette responsabilité sociétale, ça passe par l’exemplarité et je crois qu’aujourd’hui si on veut être attractifs, en particulier dans une période où c’est difficile de recruter, l’exemplarité en matière de RSE est fondamentale.
Mais quels sont les freins de cette exemplarité ?
Les freins sont des questions de coûts et d’obligations. Parce que s’engager très fortement dans la RSE c’est un coût, c’est aussi une démarche, il faut se mettre en mode projet. Je crois toutefois qu’il y a de moins en moins de freins. Le principal frein qu’il y a pu y avoir, c’était le « climatoscepticisme » qui existait à un moment donné, mais qui n’est plus là aujourd’hui. Il y a de moins en moins de freins psychologiques, mais maintenant le principal frein va être financier. Pour pallier ce frein, les communautés et les aides qui existent aujourd’hui pour les entreprises, rendent plus accessibles les démarches d’engagement sociétales.
Donc, est-ce que vous conseillez aux entreprises de rejoindre la communauté du coq vert ?
Bien sûr, on est 4 millions d’entreprises en France, il faudrait qu’il y ait 4 millions de coqs verts en France. Il