15 questions que l’on ne s’est pas posées sur le DevOps (et que l’on aurait peut-être dû)

Avant de creuser les questions qu’on ne se pose pas assez, un petit rappel s’impose. 

DevOps est la contraction de Development (développement) et Operations (exploitation). Mais au-delà du terme, c’est surtout une culture de collaboration entre les équipes qui développent les applications et celles qui les maintiennent en conditions opérationnelles. On résume le devops par l’accronyme « CALMS » : Culture – Automatisation – Lean – Metrics – Share.

Son objectif ? Accélérer la livraison de services numériques tout en garantissant leur fiabilité, leur qualité et leur sécurité.

Concrètement, adopter une démarche DevOps, c’est :

  • Travailler ensemble dès les premières étapes d’un projet pour éviter les ruptures entre développement et production.
  • Automatiser les processus : tests, intégration, déploiement, supervision… pour gagner en efficacité et en réactivité.
  • S’améliorer en continu : s’appuyer sur les retours d’expérience pour ajuster les méthodes, les outils, les choix techniques.
  • Rompre avec les silos : encourager le dialogue, le partage de responsabilités, et la transversalité des compétences.

On en parle tout le temps. Tout le monde veut « faire du DevOps ». C’est dans tous les slides, toutes les fiches de poste, toutes les discussions IT. Mais au-delà des buzzwords, est-ce qu’on a vraiment pris le temps de se poser les bonnes questions ? Petite mise à plat de ces fameuses questions oubliées.

1. Est-ce qu’on a confondu DevOps avec une équipe de plus ?

Non, DevOps ce n’est pas une nouvelle team qu’on sépare entre les devs et les ops. C’est une culture, un mode de collaboration.

2. Est-ce qu’on peut toujours faire du DevOps ?

Oui. Toujours. Contrairement à certaines approches agiles qui peuvent perdre leur sens dans des contextes ultra-rigides ou figés, DevOps reste pertinent. Pourquoi ? Parce qu’il vient résoudre une fracture historique du monde IT : celle entre les devs et les ops. Deux mondes longtemps opposés, avec des objectifs parfois antagonistes — livrer vite d’un côté, garantir la stabilité de l’autre — et qui, au final, se renvoyaient la balle à chaque problème. DevOps casse ces silos, aligne les objectifs et recrée du dialogue. Peu importe le contexte, cette culture a toujours quelque chose à apporter.

3. A-t-on clarifié ce que DevOps veut dire chez nous ?

Chaque entreprise a sa propre définition. Pour certains, c’est de l’automatisation à gogo. Pour d’autres, c’est un mindset. Et pour certains, c’est juste un moyen de faire plus avec moins. Bref : si on ne sait pas ce que ça veut dire pour nous, on court à l’échec.

4. Est-ce qu’on a pris le temps de former les gens ?

À la communication, à la collaboration, à la résolution de conflits. C’est ça, le vrai changement.

5. Est-ce qu’on assume les échecs ?

« Fail fast », « test and learn », ça sonne bien, mais est-ce qu’on a vraiment le droit à l’erreur ? Ou est-ce qu’un rollback est vu comme un aveu d’incompétence ? La culture DevOps repose sur la confiance, pas sur la peur.

6. Est-ce que nos KPIs sont alignés ?

Si les devs sont récompensés pour livrer vite, et les ops pour la stabilité, vous avez déjà un problème. DevOps, c’est aussi revoir les indicateurs ensemble.

7. Est-ce qu’on parle sécurité dès le début ?

Ou est-ce qu’on attend la fin pour faire une passe « DevSecOps » parce que c’est à la mode ? Intégrer la sécurité en continu, ce n’est pas un bonus, c’est une nécessité.

8. Est-ce qu’on a automatisé n’importe comment ?

Automatiser un mauvais processus, ça reste un mauvais processus, mais plus rapide.

9. Est-ce qu’on a oublié les humains ?

Parce qu’à force de parler pipelines, CI/CD, conteneurs et monitoring, on oublie que les vrais moteurs du DevOps, ce sont les équipes. Et qu’elles ont besoin de sens, de reconnaissance et d’un peu de temps pour respirer.

10. Est-ce qu’on a un feedback loop réel ?

Livrer, c’est bien. Savoir comment ça se passe ensuite, c’est mieux. Est-ce que les devs savent ce qui ne fonctionne pas en prod ? Est-ce que les ops ont de la visibilité sur les évolutions métier ? Si la boucle n’est pas bouclée, ce n’est pas DevOps.

11. Est-ce qu’on a gardé la complexité pour se sentir puissants ?

Parfois, on se perd dans les outils, les scripts maison, les architectures hyper raffinées… alors qu’on pourrait faire simple. C’est peut-être le moment de se demander : pourquoi on a tout ça ?

12. Est-ce qu’on a oublié pourquoi on fait ça ?

Le but n’est pas d’avoir un pipeline « seamless ultra-scalable avec des pods auto-healés ». Le but, c’est de livrer de la valeur plus vite, plus souvent, plus sereinement. Toujours revenir à ça.

13. Est-ce qu’on célèbre les petites victoires ?

Un déploiement réussi sans stress, une nouvelle tâche automatisée, une amélioration continue qu’on remarque à peine… Ce sont ces moments qui montrent que le DevOps fonctionne. Prenons le temps de les valoriser.

14. Est-ce qu’on a fait de DevOps un prétexte ?

« On peut pas faire cette feature, on est en full refonte DevOps », « C’est pas notre scope, c’est les DevOps »… Attention à ne pas transformer cette démarche en joker ou en bouclier.

15. Est-ce qu’on s’est laissé le droit d’adapter ?

DevOps n’est pas une checklist. Ce n’est pas figé. C’est vivant. On peut prendre, adapter, jeter, recommencer. L’important, c’est de garder le cap : mieux travailler ensemble, pour mieux livrer.

Si on devait résumer, Le DevOps, ce n’est pas juste une stack ou un process, c’est une philosophie. Et comme toute philosophie, elle commence par des questions. Pas toujours confortables, mais toujours utiles.

Chez SYD, nos équipes Conseil et Pilotage de projets digitaux vous accompagnent pour poser les bonnes questions, définir votre propre approche DevOps, et construire des environnements de travail plus efficaces, plus sereins, et mieux alignés avec vos enjeux métiers.
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